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Notre propos n'est pas ici de présenter Claudio Monteverdi, compositeur justement célèbre. Dans notre recherche sur la comédie madrigalesque, il nous a semblé intéressant de montrer la place de la comédie madrigalesque dans la transition entre la "prima" et la "seconda prattica" dont Monteverdi a été l'ardent défenseur.
Alors que la première "pratique" consistait à rechercher l'excellence de l'écriture musicale, le seconde "pratique" va s'attacher à mettre en évidence l'expression du texte : la musique était alors mise au service du texte et du sens dramatique de l'oeuvre.
C'est pourquoi, dans I due Maestri, nous avons cherché à comparer les oeuvres d'Adriano Banchieri et de Claudio Monteverdi, tous deux conscients de l'importance de la signification du texte chanté.
Il faut dire qu'un certain nombre de ressemblances rapprochent nos deux héros : d'abord, ils sont contemporains, Monteverdi est né en 1567, Banchieri en 1568. Ils ont été tous deux acteurs de cette extraordinaire évolution musicale qui a vu l'abandon du madrigal polyphonique et la naissance de la monodie et de l'opéra. Nos deux musiciens ont été des novateurs exceptionnels : Monteverdi dans la rénovation du langage musical, Banchieri de façon plus diverse dans la composition, le théâtre, la théorie musicale ou la fabrication d'instruments nouveaux. Enfin tous deux ont revêtu l'habit ecclésiastique, Banchieri à 19 ans celui de l'ordre des moines olivétains de San Michele in Bosco à Bologne, Monteverdi sur le tard à Venise, quand les malheurs du destin, de la guerre, de la peste et de l'Inquisition l'auront frappé au travers des êtres qu'il aimait.
On trouve trace de leurs rencontres à Bologne le 13 juin 1620, jour de la Saint Antoine, et également en 1625 et 1626 où Monteverdi devient membre de l'Académie des Filomusi fondée par Girolamo Giacobbi, disciple de Banchieri.
Au delà des hommes, ce sont également deux mondes que I due Maestri se propose de décrire, deux environnements qui nous éclairent sur la personnalité des musiciens.
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