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Voici le truculent chanoine Orazio Vecchi, joyeux, amoureux de la bonne chère, champion de jeu de paume, éloquent, enflammé, maître de la canzonetta, poète, créateur de la comédie madrigalesque, archidiacre à la cathédrale de Modène, maître de chapelle à la cour de Cesare d'Este. Cet homme brillant a le sang chaud : il n'hésite pas à se battre en public avec son organiste ou à porter deux coups de sabre à l'amant de sa belle-sœur.
Ce défenseur de la chanson populaire - comme Domenico da Nola à Naples et Banchieri à Bologne - avait inspiré Monteverdi dont certaines des Canzonette a tre voci publiées en 1584 sont composées sur des textes de Vecchi. Certaines éditions (à Venise en 1594 chez Ricciardo Amadino ou à Nuremberg en 1597 chez Paul Kaufman) regroupent des oeuvres de Monteverdi et de Vecchi, et témoignent du succès et de la notoriété du chanoine. Mais c'est à la comédie madrigalesque que Vecchi doit sa postérité.
Lassé des madrigaux composés sur des poèmes conventionnels, il prend pour thème le canevas classique de la Commedia dell'Arte pour écrire une œuvre plus vaste, composé de 13 madrigaux à 5 voix. C'est l'Amfiparnaso, qui marque le début d'un genre musical qui allait être repris et magnifié par Banchieri. Très en vogue dans les cours italiennes à la fin de la Renaissance, ces œuvres éphémères marquent la transition entre les derniers madrigaux et les premiers opéras.
Né en 1550 à Modène, Orazio Vecchi est ordonné prêtre assez jeune et se consacre à la musique. Il est maestro di capella à la cathédrale de Salò puis à la cathédrale de Modène. Son absentéisme lui fait perdre ce poste important, et on le retrouve deux ans plus tard à Reggio Emilia et à Corregio. Il retourne s'installer à Modène en 1598, mais il est congédié en 1605 parce qu'il donnait des leçons de musique dans un couvent de femmes. Il meurt cinq mois après.
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