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Motets pour requérir Mercy permet de présenter des pièces sacrées d’Espagne (Tomas Luis da Victoria), d’Italie (Claudio Monteverdi), d’Allemagne (Hans-Leo Hassler), d’Angleterre (William Byrd) et de France (Jacques Mauduit). Toutes ces œuvres datent de la fin du XVIème siècle.

Tomas Luis da Victoria commence sa carrière à Rome où il est nommé, en 1569, maître de chapelle et organiste de Santa Maria di Monserrato. Rappelé en Espagne par Philippe II – à qui il avait dédié son deuxième livre de messes en 1583 – il devient chapelain de l’Impératrice douairière à Madrid. Il restera organiste au couvent de Santa Clara jusqu’à sa mort en 1611. Toute son œuvre, composée uniquement de pièces sacrées, témoigne d’une maîtrise parfaite du contrepoint ; si l’Ave Maria évoque le recueillement de la prière, le motet Gaude Virgo Maria nous laisse entrevoir la magnificence des liturgies religieuses de l’Espagne de Philippe II : alors que les trois voix graves déroulent un tapis contrapunctique très élaboré, les deux voix de sopranes dialoguent en canon sur un cantus firmus et l’ensemble se termine par un Alleluia majestueux. Pour l’Improperia, prière traditionnelle du Vendredi saint, Victoria reprend un thème déjà utilisé par Palestrina (dont il fut l’élève) pour faire alterner les versets latins et grecs du trisagion.

Adoramus de Claudio Monteverdi est un motet à six voix, marqué par une atmosphère pieuse et recueillie. Le motet à deux voix Sancta Maria, succure miseris, utilise un thème grégorien que l’on retrouvera dans les Vêpres à la Vierge ; Monteverdi lui adjoint une variation rapide, d’une grande sensibilité. On remarquera la montée progressive du thème principal qui s’épanouit dans un rythme ternaire allègre. Du même auteur, les Litanies à la Vierge Marie reprennent les célèbres Litanies de Loreto, haut lieu de pèlerinage en Italie à partir du XVIème siècle. Malgré le caractère psalmodique et répétitif du texte, Monteverdi parvient à renouveler sans cesse l’attention de l’auditeur en faisant alterner passages solistes et tutti, rythmes binaires ou ternaires, versets triomphants ou recueillis.



De religion protestante, Hans-Leo Hassler - organiste à Augsburg, Nuremberg et Ulm - a connu une très grande célébrité grâce à ses compositions influencées par les maîtres italiens de Venise.





Catholique pratiquant, William Byrd est un des plus grands compositeurs anglais du règne d' Élisabeth Ière. Sa notoriété lui a certainement permis d’échapper aux persécutions religieuses. Si la musique sacrée de Byrd témoigne de son attachement à l’héritage du passé, l’Agnus Dei de la messe à quatre voix nous montre l’habileté du compositeur à nous émouvoir grâce à la pureté et au dépouillement de son style.



Jacques Mauduit était ami des poètes de la Pléiade. Il appartenait également à l’Académie de Jean-Antoine du Baïf qui voulait appliquer à la poésie française les principes d’accentuation métrique de la poésie classique. Le psaume 150 En son temple sacré est l’illustration de cette expérience musicale, connue sous le nom de musique mesurée. Jacques Mauduit aida Claude Le Jeune à s’enfuir lors du Siège de Paris par Henri III et sauva de la destruction une partie de son œuvre. Pour la mort de son ami Ronsard, il composa un Requiem dont il ne nous reste que quelques fragments.



Deux motets de la famille Bach encadrent l’ensemble de ces œuvres : Johann-Michaël Bach est l’oncle et le beau-père de Jean-Sébastien. Organiste, il est le fondateur de la lignée d’Arnstadt de la famille Bach. Le motet Sei lieber Tag willkommen est une pièce écrite pour saluer la nouvelle année. L’alternance entre un chœur allègre de voix hautes et un chœur de voix plus graves et plus chaudes donne à l’ensemble un caractère joyeux et léger.

Johann Christoph Bach est un des compositeurs les plus intéressants de la lignée Bach, avant l’arrivée de Jean-Sébastien. Le motet Fürchte dich nicht reprend les paroles du Christ au bon larron ; la sérénité confiante qui se dégage de l’œuvre est soulignée par le thème choral confié aux voix de sopranes, tandis que le chœur se rejoint sur les paroles Du bist mein qui terminent le motet.

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